L’or

Un relief d’orfèvrerie, en fines couches de métal

Le brunissage de l’or à l’agate était généralement confié aux femmes, les Brunisseuses, méticuleuses et patientes, aux mains expertes. La pièce enduite totalement de vernis, bitume de Judée, à l’exception du motif laissé en réserve, est ensuite plongée quelques minutes dans l’acide fluoridrique, lavée au pétrole, elle est brossée et rincée avant l’application sur le relief de deux couches d’or.

Bitume de Judée : Vernis à base de goudron protégeant la porcelaine de la corrosion de l’acide.

À noter : À quelques secondes près, le trempage dans l’acide sera soit insuffisant laissant un relief léger sans profondeur, soit trop long creusant l’émail, qui recouvert d’or laissera apparaître des nuances noirâtres.

1894

Exportateur Sigmund Maas Haviland

Fleur de lys

1990

Manufacture J. L. Coquet

Modèle Khazard

L’incrustation, des étapes de productions successives et contraignantes nécessitant une grande maîtrise technique.

1880

Artisan anonyme

2004

Atelier de fabrication Feeling’s Coquet

Vase Gingko or

L’or utilisé à la fin du XVIII° et au début du XIX° était du métal pur, broyé et additionné d’un fondant facilitant la pose. Un éclat incomparable. Tasse ancienne gravée à la roue recouvert d’un or fortement titré sans aucun griffage.

Or griffé : Trésaillage après cuisson par excès d’essence grasse au moment de la pose.

À noter : Gravure à la main rendue périlleuse par la finesse des parois de la matière.

La porcelaine de Limoges sur les tables les plus prestigieuses

Modèle Louis Philippe rebaptisé en 1997 Saint-Pétersbourg, motifs de roses posés sur de la poudre d’or. Incrustation faite à la main en décorant les motifs, les reliefs ou les réserves directement au bitume de Judée.

Génieu : Ancien nom donné à des tasses de grandes dimensions du type tasse à déjeuner ou chocolat.

À noter : Différence de qualité d’or entre les deux époques, la titrage en or de la pièce ancienne est largement supérieur au 23% actuels.

1926

 Théodore Haviland

Paire génieux

1997

Manufacture Haviland

Décor Louis Philippe

L’incrustation, une technique artisanale contraignante

1880

Atelier de décoration

Francis Paulhat

2008

Manufacture Robert Haviland et C. Parlon

Décor Bengali et Roses d’or

L’incrustation à l’acide décoration délicate et contraignante était en général confié directement en sous-traitance à des ateliers spécialisés. Outre Francis Paulhat, les plus célèbres à Limoges furent Lazeyras, Dartigeas, Malivergne ou Michelet. Incrustation double bordure et double dorure au bord et au marli. Motif stylisé sur fond pourpre et saumon cerné de relief pâte d’or avec rosace et fine dentelle Or.

Double dorure : Deux couches d’or cuites en deux cuisson.

À noter : Aujourd’hui la disparition d’artisan spécialisé dans ce type de travail, oblige les manufactures à produire eux mêmes en simplifiant et rationalisant les étapes trop contraignantes.

Des secrets, des astuces de production, un défi en permanence renouvelé par l’évolution technique

Cette assiette exceptionnelle découverte par Monsieur Lachaniette a été choisie pour illustrer Limoges en couverture de l’ouvrage de Monsieur Jean d’Albis « la porcelaine de Limoges » édition sous le vent. Incrustation faite à la main, en gravant à la pointe ou plume métallique directement dans le bitume de Judée légèrement séché, repassé en or trait par trait. Régularité du décor à la main facilitée par l’utilisation d’un diviseur ou d’un poncif.

Diviseur : Plateau en carton ou couronne dont on coiffe l’assiette pour répartir ou compartimenter le décor.

À noter : L’exceptionnel travail de gravure et repasse à la main de la pièce ancienne nécessitant des jours de travail. L’assiette Bernardaud se fait en deux poses et deux cuissons en décalcomanie rapide pour un rendu très proche du modèle original.

1890

Artisan anonyme

2000

 Manufacture Bernardaud

Modèle Eden

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